[MISSION C-E9] - Le riz sous escorte

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~Flash-back~
La première mission de l'équipe 5 s'était révélée être un véritable fiasco. D'après la photo qu'on leur avait donnée, il s'agissait de retrouver un chaton, le cobaye#0056. Cependant, les trois jeunes filles étaient tombées sur une espèce de créature bipède ressemblant de loin à un chat, qui s'était rapidement mis dans la tête d'en dévorer une ou deux. N'écoutant que leur courage, les genins défirent leur monstrueux adversaire mais devant l'état de fatigue général du groupe, il avait fallut délester l'animal d'une part de son anatomie pour pouvoir le transporter.
Une fois de retour au quartier général d'Oto, l'équipe 5 fut sévèrement réprimandée. Le cobaye n'aurait jamais du avoir déjà muté, et elles auraient du le prendre vivant. Elles étaient donc considérées comme des lentes incapables qui avait raté au plus haut degré une banale mission de rang D. Les jours qui suivirent, on ne fit pas appel à l'équipe 5, même pas pour récurer une salle après une quelconque opération qui aurait pu mal tourner. Après environ une semaine d'inactivité à dessiner, la jeune fille décida de finalement sortir de sa cellule pour tenter de retrouver Nanami, une de ses coéquipières ; elle pensait savoir où se trouvait en gros la chambre de son amie après l'avoir raccompagnée à leur retour de mission, mais quand elle arriva sur place, elle s'aperçut qu'il n'y avait aucune trace d'elle. Elle chercha des renseignements auprès des moins acariâtres des résidents du couloir, mais tout ce qu'elle apprit c'était qu'on ne l'avait jamais revue.
Seika se dirigea alors à grands pas vers sa propre chambre, récupéra son matériel pour dessiner, son livre d'image, ses bâtons d'encens, et se dirigea le plus discrètement possible vers la sortie d'Oto. Elle en était persuadée, on s'était débarrassé de Nanami, et pourquoi pas de Misao. Ce qu'elle n'apprit jamais, c'est que son tour aurait du venir le jour suivant.

La nuit qui suivit sa fuite d'Oto, Seika ne dormit pas. Elle n'aurait certainement pas pu de toute manière, tant l'angoisse la torturait. Elle ne doutait pas qu'on la surveillait et suivait déjà, que l'on attendait qu'un moment d'égarement de la jeune fille pour mettre fin à son existence. C'est donc presque tremblante qu'elle avait marché toute la nuit, le regard hagard, démunie. Elle avait en effet décidé de ne pas emporter son équipement de shinobi, pour limiter les bagages puis passer inaperçue.
Dans la matinée elle arriva dans un petit village qu'elle ne connaissait pas. Même s'il était loin de ressembler à une grande ville, toutes ces habitations et ces personnes affairées à différentes tâches émerveillèrent la jeune fille qui tombait pourtant de sommeil. Elle se mit donc à déambuler dans les rues tout en cherchant un coin pour dormir. Elle s'arrêtait devant des étalages, admirait des fruits, s'extasiait sur le travail d'un menuisier ; toutes ces activités étaient une nouveauté pour elle, même si certaines scènes lui rappelaient des pages de son livre fétiche. Ses pas la menèrent peu à peu vers une auberge, et elle se dirigeait vers la porte quand elle se rendit compte qu'elle n'avait pas d'argent. La main tendue vers la porte, la jeune fille resta un instant indécise. Allait-elle entrer et tenter de marchander une chambre avec ce qu'elle possédait ? Devait elle plutôt s'infiltrer dans le bâtiment ? Ou devait-elle se procurer de l'argent ?
Pendant qu'elle rêvassait un client passer tout près d'elle, et la bourse qui dépassait du pantalon de l'individu ne lui échappa pas. Seika se détourna de la porte, la main baladeuse, mais s'arrêta dans son geste et repris la route des commerces. Elle ne faisait plus partie d'un village de ninjas, et elle était donc bien décidée à vivre le plus honnêtement possible. En chemin, elle prit la résolution de chercher du travail dès le lendemain pour s'acheter de quoi voyager jusqu'à Konoha, le village qu'elle avait tant idéalisé. Ne trouvant pas de marchand à qui revendre ses bâtons d'encens, Seika du se résoudre à se défaire de quelques uns de ses pots d'encre auprès d'un marchand d'art.

Les précieuses piécettes en poche et le sourire aux lèvres, la radieuse jeune fille s'avança donc d'un pas décidé vers l'auberge, dans l'idée de se payer une nuit ici. Mais la réponse qu'on lui donna effaça bien vite ce sourire :
"Ma p'tite dame, y a pas assez pour une nuit là."
"Hein ? Mais..mais, j'ai que ça moi"
"Ah bah faudra revenir"
"Mais, j'ai besoin de cette chambre ! J'ai nul part où dormir. Tenez, euh...voilà des bâtons d'encens ! Ils sont de bonne qualité, j'vous assure !"
Dans un soupir, après qu'elle ait de nouveau insisté, l'aubergiste ramassa la moitié des bâtonnets, et indiqua où elle pourrait dormir cette nuit. En haut des marches, Seika poussa la vieille porte de bois, aperçut un lit et courut s'effondrer dessus. Elle se réveilla quelques heures ensuite, reposée mais un peu déphasée. De bonne humeur, elle se saisit d'un rouleau de parchemin, d'un pinceau et deux bouteilles d'encre de couleur, avant d'ouvrir la fenêtre et de grimper sur le toit. Elle avait apparemment dormi tout l'après midi si on en croyait le Soleil orangé qui reposait sur l'horizon. Cette vision donna de l'inspiration à la jeune fille qui se mit aussitôt à peindre, allongée sur le ventre, en savourant la tranquillité du lieu. C'est alors qu'elle entendit des paroles, des paroles d'adolescents, sans doute de la même tranche d'âge qu'elle. Tendant son regard vers l'herbe en contrebas, elle surprit trois jeunes gens en train de papoter dans l'herbe. Mais tout en dessinant, son oreille traina et enregistra des mots comme "équipe", "pilule", "ninja". Interloquée, elle étudia de plus près ces individus, et reconnu immédiatement le bandeau frontal de Konoha. Elle étouffa un cri d'étonnement, se rattrapa avant de tomber à la renverse, et préféra retourner dans sa chambre par l'autre façade. L'oreille tendue elle guetta leur retour. Enjouée de voir qu'ils s'étaient installés dans la chambre mitoyenne, elle passa une bonne partie de la nuit collée au mur, mais ne surprit rien d'intéressant.
Le lendemain matin, une idée avait germé dans sa tête. Elle descendit de très bonne heure pour récupérer les bâtons d'encens qu'elle avait eu tant de mal à faire accepter à l'aubergiste. Puis elle recommença à épier les faits et gestes des genins de la feuille le plus discrètement possible. Elle sortit de l'auberge presque en même temps qu'eux, calcula rapidement où est ce qu'ils se dirigeaient, et courut vendre la plupart de ses bâtons d'encens aux passants. Quant elle jugea que trop de temps était passé, elle jeta un oeil à sa maigre recette et partit retrouver le plus vite possible les jeunes gens. S'ils étaient de Konoha, ils partiraient dès que leur mission serait finie, et s'ils avaient déjà passé une nuit ici, ils partiraient sans doute avant la nuit prochaine. Enfin, elle les aperçut qui partaient, des sacs de marchandise sur le dos, et elle les interpela, le regard affirmé mais la voix mal assurée :

"Hey ! Vous êtes des ninjas de Konoha non ? Escortez moi jusque votre village ! Je...je pourrais payer pour ça"